Avec la reprise très forte de l’activité économique, partout dans le monde, liée à la sortie de la pandémie de la Covid-19, l’inflation a fait sa réapparition. L’INSEE définit l’inflation comme "la perte de pouvoir d’achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix".
Une inflation qui ronge le pouvoir d’achat
La flambée des cours des matières premières, les difficultés d’approvisionnement, les pénuries de main-d’œuvre et les hausses de salaire font grimper les prix. La planète entière est touchée par ce phénomène, qui ronge le pouvoir d’achat et l’épargne des plus modestes. L’inflation pénalise le commerce extérieur en rendant les produits relativement plus chers à l’étranger. L’inflation entraîne des taux d’intérêt élevés, qui n’incitent pas les ménages à emprunter. L’inflation est donc un phénomène redouté des dirigeants politiques et des banques centrales.
En France, un élément a surtout retenu l’attention : la flambée du prix des carburants.
Pour répondre à cette situation, le gouvernement a créé une « indemnité inflation » d’un montant de 100 euros.
Nota : La base légale de ce dispositif figure à l’article 12 du 2e projet de loi de finances rectificative. Les modalités techniques de l’indemnité seront précisées par décret. Les informations ci-dessous sont donc susceptibles d’évolution.
38 millions de personnes concernées !
L’indemnité sera versée à toute personne âgée d’au moins 16 ans. Elle ne sera soumise ni à cotisation ni à l’impôt sur le revenu et ne sera pas prise en compte dans les conditions de ressources pour bénéficier d’aides sociales.
Cette aide devrait concerner 38 millions de personnes, c’est-à-dire les personnes ayant des ressources ne dépassant pas 2 000 euros par mois.
Elle concernera un très large public (salariés, demandeurs d’emploi, agents publics, travailleurs non salariés, bénéficiaires de prestations sociales, retraités, étudiants, apprentis, bénéficiaires des minima sociaux, etc.).
Modalités de versement de cette aide
L’indemnité sera versée par la personne qui verse habituellement les revenus à la personne concernée. Pour les salariés, elle sera versée, à priori, en décembre 2021. Elle devra figurer sur une ligne dédiée du bulletin de paie, avec la mention « indemnité inflation, aide exceptionnelle de l’Etat ».
Le salarié n’aura aucune démarche particulière à effectuer.
Pour bénéficier de l’aide, le salarié devra avoir perçu une rémunération moyenne inférieure à 2 000 euros nets par mois, avant impôt sur le revenu, du 1er janvier 2021 au 31 octobre 2021, soit en moyenne 2 600 euros bruts par mois. L’aide sera proratisée en fonction de la durée du contrat de travail ou du temps de travail. L’aide sera due en cas de congés ou d’absence.
L’ensemble des organismes ayant versé l’indemnité inflation sera intégralement remboursé par l’Etat.
Aide ou mendicité ?
Plusieurs critiques sont formulées par les commentateurs (journalistes, politiques) sur cette indemnité.
Pour certains, cette aide n’est qu’une opération « anti-gilets jaunes », en vue de tuer dans l’œuf tout redémarrage du mouvement. Pour d’autres, cette aide tient de la mendicité ou de l’opération électorale liée aux prochaines élections présidentielles.
Au-delà de la polémique, cette aide est le symptôme d’un pouvoir d’achat insuffisant d’une large partie de la population française et relance à nouveau le débat sur le partage équitable des richesses créées dans notre pays.
Quid du financement de cette aide ?
L’enveloppe globale de cette aide devrait atteindre 3,8 milliards d’euros. Selon le gouvernement, elle « devrait » être financée par la reprise de la croissance économique !
Vous avez déjà entendu cet argumentaire ?
Malheureusement, oui…
Depuis 1974, les administrations publiques françaises affichent chaque année un déficit. Et chaque année, les gouvernements successifs nous expliquent que les déficits seront financés par la croissance.
Pour l’année 2020, la dette de l’Etat français a augmenté de 11 %, pour atteindre 271 milliards d’euros. La dette publique est de 2 650 milliards d’euros.
Un parallèle peut être fait avec la situation écologique de la planète. Lors de la 26e conférence annuelle de l'ONU sur le climat, tous les dirigeants du monde ont acté la situation catastrophique de la planète, mais n’ont pris aucune mesure sérieuse, pour lutter contre le réchauffement climatique. Il en est de même pour les déficits depuis 47 ans…
Didier FORNO
CEOLIS
Assistance du CSE
Publié le 16/11/2021