La pandémie de la Covid-19 que nous venons de traverser a profondément modifié le monde du travail. Entre évolution rapide des métiers, pénurie de main-d’œuvre dans de nombreux secteurs et généralisation du télétravail, les salariés sont confrontés à l’obsolescence des compétences.
Une étude conduite par le groupe CEGOS (baromètre international « Transformations, compétences et learning »), confirme cette préoccupation, tant pour les employés que pour les DRH. Plus que jamais, une formation professionnelle massive semble nécessaire, pour permettre aux salariés de s’adapter rapidement à ces transformations.
L’obsolescence des compétences : de quoi parle-t-on ?
Dès le milieu des années 1970, Kaufman a défini l’obsolescence des compétences comme « l’insuffisance des savoirs ou compétences actualisés nécessaires à un travailleur pour continuer d’être parfaitement performant dans son activité professionnelle actuelle ou future ».
On parle d’obsolescence des compétences lorsque ces dernières, détenues par un salarié ou une entreprise, sont dépassées ou insuffisantes pour être efficaces.
Selon le CEDEFOP (Centre européen pour le développement et la formation professionnelle), il existe 4 types d’obsolescence des compétences :
- L’obsolescence physique : à cause de la détérioration de l’état de santé, l’accomplissement des tâches liées à une activité professionnelle, deviennent difficiles.
- L’obsolescence économique : les compétences deviennent obsolètes en raison de l’évolution du métier, des outils, techniques et connaissances nécessaires pour remplir les missions.
- L’obsolescence perspectiviste : elle relève des croyances et perceptions sur le travail.
- L’oubli organisationnel : il est lié à une entreprise en particulier.
Une inquiétude légitime
Selon l’étude CEGOS, 40 % des emplois présentent un risque d’obsolescence des compétences dans les trois ans à venir. Les DRH devront faire face à m’émergence de nouveaux métiers, mais à la disparition d’autres et à des réductions d’effectifs.
Ainsi les entreprises devront répondre à une double problématique : ajuster l’organisation (baisse d’effectifs, disparition de métiers) et trouver les personnes pour de nouveaux métiers… Bref, une équation difficile à résoudre… dans une période de pénurie de main d’œuvre !
Les salariés sont parfaitement conscients de cette situation. 27 % d’entre eux craignent de voir disparaître leur métier. Cette peur est particulièrement présente chez les ouvriers, dont les métiers sont particulièrement exposés.
Les compétences digitales, la réussite de demain
Dans ce contexte changeant, les entreprises devront engager des efforts conséquents de formation, surtout sur le numérique (communication digitale, collaboration à distance, agilité, adaptabilité). Nous entrons dans une aire de l’apprentissage permanent, avec comme enjeu, la montée rapide en compétence. La crise sanitaire a mis en pleine lumière la nécessité de se former pour s’adapter aux transformations du moment.
Le rôle du CSE en matière de formation
C’est principalement à l’occasion des consultations annuelles obligatoires que le CSE aborde les sujets de la formation professionnelle.
Le comité social et économique (CSE) dispose d’une compétence importante en matière de formation. Le champ d’action est très large !
Les élus du personnel devront être attentifs à ce nouveau contexte et ces nouveaux enjeux.
Pour aller plus loin, notre article : LE RÔLE IMPORTANT DU CSE EN MATIÈRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE.
CEOLIS FORMATION
Didier FORNO
Formateur CSE
Publié le 03/11/2021