L’organisme de formation professionnelle CEGOS vient de publier son dernier baromètre sur le climat social dans les entreprises. Ce baromètre intègre la crise liée à la première vague de la Covid-19.
L’organisation et les conditions de travail
80 % des salariés estiment que leur entreprise a bien géré la première crise du Coronavirus. Ils estiment à une très large majorité (76 %) que l’entreprise a bien communiqué pendant cette période difficile.
Le télétravail s’est considérablement développé, puisqu’il a été mis en place dans 80 % des entreprises. Ce télétravail a concerné massivement les cadres et les managers, moins les autres salariés. Il n’en reste pas moins que cette évolution est très forte. Il faut rappeler que les organisations patronales et syndicales négocient actuellement pour encadrer davantage le télétravail dans un contexte, ou les attentes des Français sont importantes.
Les salariés ont pris goût au télétravail et le plébiscitent, avec des points positifs (plus de productivité, d’autonomie), mais également négatifs (séparation vie privée/vie professionnelle, perte du lien avec les collègues).
31 % des salariés ont été mis en chômage partiel. 74 % d’entre eux l’ont bien vécu (moins de risque pour la santé, nécessité économique pour l’entreprise). Ils soulignent toutefois la perte de salaire. Cette période a permis aux salariés de « prendre du recul » avec un résultat spectaculaire et inédit : 63 % des managers se sont sentis inutiles, comme 56 % des autres salariés. Cette nouvelle façon de travailler a remis en cause nombre de certitudes des employés sur leur job !
Globalement, les salariés ont bénéficié des outils, des moyens et du temps nécessaire pour fournir un travail de qualité en télétravail. Ils attendent un accompagnement plus poussé sur le plan managérial et une évolution de l’organisation du travail en conséquence.
La motivation, l’implication et l’investissement au travail
Malgré les difficultés de cette année de pandémie, les salariés se sentent épanouis dans leur travail (à 63 % pour les salariés, à 80 % pour les managers). La crise sanitaire n’a pas entamé les motivations. La peur de perdre son emploi ayant décuplé l’investissement au travail.
La qualité de vie au travail
La crise de la Covid-19 a amplifié le niveau de stress des salariés. Près de la moitié des salariés se sont sentis plus stressés. Ce niveau de stress a eu des conséquences sur la santé des salariés (trouble du sommeil, maux de tête, perte d’appétit, perte d’attention, troubles du comportement (irritabilité, replis sur soi), symptômes émotionnels (hypersensibilité, nervosité, etc.)).
Un quart des collaborateurs sont touchés par des dépressions et burn-out. Pour près de 75 % des collaborateurs, la crise de la Covid-19 n’est pas en cause dans cette dégradation. Cette situation est le résultat, en premier lieu, d’une charge de travail trop importante. Les femmes ont dû supporter une charge mentale supplémentaire (contraintes familiales et organisationnelles) qui a pesé sur l’intensité de leur stress.
Les relations managériales
Les salariés n’ont pas perçu de changement pendant cette période. Pourtant, six managers sur dix ont modifié leur mode de management pendant la crise. Les managers estiment leur rôle plus difficile à remplir, qu’avant la crise. La confiance des salariés dans leur manager reste très élevée.
Paradoxalement, malgré le contexte économique difficile, les collaborateurs interrogés gardent confiance dans l’avenir de l’entreprise.
En conclusion
La crise de la Covid-19 accélère et amplifie des tendances qui étaient déjà à l’œuvre. Pas de «révolution », mais une amplification des phénomènes existants. Ces évolutions vont très certainement changer durablement les modalités de travail, les organisations et les compétences nécessaires de la part de tous.
CEOLIS
Didier FORNO
Formation économique CSE
Publié le 19/11/2020