La théorie du « ruissellement » a constitué l’un des piliers de la politique de début de mandat présidentiel d’Emmanuel MACRON.
Pour rappel la théorie du « ruissellement » c’est d’alléger la taxation des plus riches, en espérant que ce supplément de richesse, soit, in fine réinjecté dans l'économie, soit par le biais de la consommation, soit par celui de l'investissement. Cette théorie faisant d’Emmanuel MACRON, le Président des « riches ».
Cette image qui lui colle à la peau est-elle justifiée ?
Selon l’Insee (étude INSEE PREMIERE du 9/09/2020), la politique fiscale d’Emmanuel Macron a effectivement creusé les inégalités.
En 2018, le niveau de vie a diminué pour la population la plus modeste de 1,6 %. Ce phénomène s’explique en grande partie par la baisse des allocations logement.
Pour les ménages les plus aisés, la situation est tout autre. Ils ont bénéficié de l’augmentation des revenus du patrimoine, portée par une forte hausse des dividendes reçus, dans un contexte de fiscalité en baisse, avec la mise en place du prélèvement forfaitaire unique. La suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) a permis aux 5% des Français les plus riches, d’augmenter leur niveau de vie.
Les principaux indicateurs d’inégalités de niveau de vie sont en nette hausse entre 2017 et 2018. Ils dépassent leur niveau de 2008.
Le seuil de pauvreté monétaire concerne en 2018, 9,3 millions de personnes, soit 400 000 personnes de plus qu’en 2017. Le taux de pauvreté monétaire, c’est-à-dire la part de personnes pauvres dans la population, est de 14,8 % en 2018. Il augmente de 0,7 point par rapport à 2017. Et la crise de la covid ne va pas arranger les choses !
Des riches plus riches et des pauvres plus pauvres : voilà malheureusement un bon résumé de l’évolution des niveaux de vie, tel que mesuré par l’Insee.
Aucun économiste n’a jamais démontré la théorie du « ruissellement ». Les résultats attendus de cette théorie, sur l’économie française, se sont manifestement évaporés…
Didier FORNO
Formateur CSE
Publié le 11/09/2020