Dans de nombreuses entreprises, l’arrivée de la fin d’année et souvent l’occasion de lancer les entretiens d’évaluation des salariés. Un employeur doit respecter certaines obligations. Tour d’horizon des bonnes pratiques.

L’entretien d’évaluation n’est pas obligatoire, sauf si celui-ci est prévu par un accord.

L’objectif de cet entretien d’évaluation est de poser un diagnostic afin d’adapter le salarié à son poste de travail (à ne pas confondre avec l’entretien professionnel).

Pour mettre en œuvre des clauses de rémunération prévoyant des primes sur objectifs, décider des augmentations individuelles de salaire ou des évolutions de carrière, l’employeur doit évaluer ses salariés. L’organisation d’entretien d’évaluation permet alors de justifier les écarts de traitement entre salariés.

La mise en place d’un système d’évaluation dans l’entreprise doit respecter un formalisme précis :

  • Information / consultation préalable du comité d’entreprise (CE) / comité social et économique (CSE),
  • Information / consultation préalable du CHSCT, si le système envisagé peut générer des risques psychosociaux,
  • Information du salarié sur les techniques d’évaluation utilisées,
  • Application, le cas échéant de la réglementation sur les traitements des données personnelles (RGPD).

Les critères d’évaluation, les méthodes utilisées doivent présenter un lien direct et nécessaire avec l’évaluation des aptitudes des salariés. La méthode d’évaluation doit reposer sur des critères précis, objectifs et pertinents au regard de la finalité poursuivie.

Attention, l’utilisation de critères comportementaux ou qualitatifs est strictement encadrée. De même, les techniques utilisées ne doivent pas porter atteinte à la santé, notamment mentale, des salariés.

Le salarié dispose d’un droit d’accès aux rapports d’évaluation le concernant.

 

Lorsqu’ils sont bien menés, ces entretiens comportent trois phases clés :

La première consiste en une préparation bilatérale sérieuse

Visant tout à la fois à faire le point du passé et à anticiper l’avenir, les entretiens d’évaluation doivent, de part et d’autre, faire l’objet d’une préparation approfondie, à la fois sur l’année venant de s’écouler et sur celle à venir. Si l’une des deux parties n’a pas préparé avec sérieux et réflexion son entretien, mieux vaut alors le reporter que de le bâcler.

Le deuxième temps des entretiens consiste en leur déroulement proprement dit

Sur le plan de la forme, ils doivent se dérouler préférentiellement dans un espace neutre, sur la base de documents transmis à l’avance, durant un temps limité et connu. Chacune des parties doit être mue par la volonté de respecter, de laisser s’exprimer et d’écouter l’autre. L’objectivité et la neutralité sont nécessaires.

Les bons entretiens sont ceux qui franchissent une troisième étape : celle de la suite leur étant donnée

C’est l’étape qui est souvent oubliée ! Parce que trop d’entretiens ne débouchent pas sur un plan d’action bilatéral, ils démotivent et sont vécus comme un pensum.

Didier FORNO

Formation CSE

Publié le 21/12/2018