En dépit d’une forte présence des syndicats au sein des entreprises, en 2013 (59% des salariés âgés entre 18 et 65 ans interrogés ont un syndicat au sein de leur entreprise), le taux de syndicalisation des salariés reste très faible (un peu plus de 11%, d’après l’enquête Statistiques sur les Ressources et les Conditions de Vies, de l’INSEE). La syndicalisation des salariés reste concentrée sur les lieux de travail dotés d’un syndicat sur place (90% des salariés syndiqués disposent d’un syndicat sur le lieu de leur travail), mais presque la moitié d’entre eux ne se considèrent que comme de « simples adhérents » et ne sont de ce fait, pas des membres actifs.
En 2013, les salariés syndiqués sont le plus souvent des hommes dont la tranche d’âge dépasse les 50 ans (46%) et il y a de fortes chances qu’ils soient les plus diplômés (43% ont plus que le baccalauréat). En revanche, le niveau d’engagement est plus intense chez les adhérents les moins diplômés.
Il y a plus de fonctionnaires syndiqués que de salariés du secteur marchand et associatif en termes de proportion. L’implication dans les activités syndicales, quant à elle, est plus intense chez ces derniers que chez les fonctionnaires.
Les salariés ayant voté aux élections professionnelles sont principalement des syndiqués (79%). Plus la taille de l’entreprise est importante, plus les chances de trouver une élection professionnelle au sein de l’établissement est grande. En effet, ces élections sont absentes chez 42% des très petits établissements contre 42% des établissements employant de 11 à 49 salariés et seulement 8% des plus grands établissements n’organisent pas d’élections professionnelles.
La quasi-totalité des syndiqués travaillent dans des organismes où ils sont organisés des instances représentatives élues du personnel (seulement 3% des établissements de ces syndiqués n’en disposent pas)
Les syndiqués semblent avoir tendance à vouloir participer aux actions relatives à la vie sociale et politique d’une manière générale. Ainsi, ils participent trois fois plus aux grèves et aux débrayages que leurs homologues non syndiqués, de plus, ils adhérent deux fois plus aux associations « sociales, caritatives, humanitaires » que le reste des salariés
Au fil des années, les personnes impliquées dans le syndicalisme appartiennent à des classes d’âge de plus en plus élevées (la classe d’âge la plus syndiquée est celle de 50 ans et plus). Ce phénomène est le fruit de plusieurs facteurs, à savoir la transformation du tissu productif et du salariat, l’augmentation de la part des PME, l’expansion des emplois à court durée, la financiarisation accrue des marchés…
Ce changement démographique lié au syndicalisme n’est pas sans conséquence sur le développement de la démocratie sociale dans l’entreprise mais aussi, il traduit le désengagement de la vie sociale d’une manière plus générale.
Malgré toutes les difficultés auxquelles font faces les institutions syndicalistes, celle-ci restent un acteur social d’une importance majeure, et le défendeur des droits et d’intérêts collectifs qui rassemble le plus grand nombre d’adhérents en France.
(Extrait de l’étude de la DARES : De l’adhérent au responsable syndical)
Didier FORNO
CEOLIS
Publié le 28/03/2017