La société ALMA CG (almacg.fr) vient de publier son 5 ème baromètre de l' absentéisme des salariés en France en 2012. Vous trouverez ci-après un résumé de cette étude :

L’Absentéisme en France augmente de 18% en 2012, ce qui représente une moyenne de 16,6 jours d’absence par salarié.

Le taux d’absentéisme cache toujours beaucoup de disparités. Il varie fortement selon la région, le secteur d’activité, l’âge des collaborateurs, les CSP…


En 2012, il est significativement en hausse dans le secteur des services (20 jours), impacte toujours celui de la santé (19,7jours), alors que celui du BTP (10,3 jours) et de l’industrie (13,8 jours) reste stable. Il enregistre également une forte croissance dans les entreprises de plus de 1000 salariés. Les régions fortement en hausse sont le Nord, l’Ile de France, la Méditerranée et le Grand Ouest alors que d’autres sont en baisse tels le Sud-ouest et Rhône Alpes. Enfin, on constate que le taux d’absence des employés, techniciens et agents de maîtrise rejoint celui des ouvriers jusqu’à présent toujours plus élevé.


59% des DRH interrogés estiment que l’absentéisme est lié à l’état de santé des collaborateurs ; puis pour 41% d’entre-eux, aux conditions de travail enfin pour 40% des DRH à la charge de travail et l’organisation.

 

1 - L’ABSENTÉISME EN FRANCE : PRINCIPALES DONNEES :

 

Le taux d’Absentéisme national s’élève à 4,53% soit 16,6 jours d’absence en moyenne par salarié.

Il repart à la hausse après trois ans de diminution et enregistre en un an 2,6 jours supplémentaires d’absence en moyenne par salarié.


A été mesuré également en 2012 le taux des « Toujours Présents » : 52% des salariés n’ont connu aucune absence.


Enfin, l’absentéisme est un phénomène contrasté variant fortement selon la région, les secteurs d’activité, les catégories socio-professionnelles, l’âge des collaborateurs et le type d’entreprise.

 

La hausse de l’absentéisme touche pratiquement toutes les régions avec pour la 1re fois une percée en Ile de France. Deux exceptions : Rhône-Alpes et Sud-Ouest voient leur taux diminuer.

Les régions Nord (20,1 jours) et Méditerranée (19,7 jours) restent celles où l’absentéisme est le plus important, confirmant une tendance observée les années précédentes.

 

Le BTP Construction (2,81%) et l’Industrie (3,77%) restent les « meilleurs élèves » avec un taux stable comparé à celui de 2011.


Les secteurs de la Santé (5,37%) et des Transports (4,92%) restent toujours à un taux très élevé quand bien même celui de la Santé enregistre une baisse marquée par rapport à 2011 (6,61%).


Le secteur le plus durement touché en 2012 est celui des Services qui passe en une année à 5,46% comparé aux 3,32% de 2011. Ce fort taux d’absentéisme s’explique par l’absentéisme élevé de l’activité Banque / Assurance (5,56%).

 

Pour la première fois, les entreprises de plus de 1 000 salariés apparaissent comme les plus impactées par l’absentéisme. « Ce n’est pas la taille des entreprises mais bien la taille du collectif de travail qui a un impact sur la mobilisation des collaborateurs. Il est important d’intégrer cette dimension dans les grandes organisations » indique Yannick Jarlaud.

 

Le taux d’absence des employés, techniciens et agents de maîtrise rejoint celui des ouvriers.

 

Les cadres sont cette année encore ceux qui sont les plus présents au travail. L’écart se creuse avec les ETAM (employés, techniciens et agents de maîtrise) qui rejoignent les ouvriers traditionnellement plus absents. Selon Yannick Jarlaud «Au-delà de la pénibilité et des conditions de travail, c’est aussi le sens donné au travail et le manque de visibilité dans le processus global qui concourent à un plus grand absentéisme».

 

Selon l’âge, l’absentéisme n’a pas les mêmes caractéristiques : durée, fréquence…

Le premier facteur d’absentéisme étant l’état de santé, le Baromètre de l’Absentéisme montre, cette année encore, une corrélation entre l’âge et l’absence pour maladie.


L’écart se creuse cette année particulièrement chez les Seniors (+ de 50 ans) qui connaissent un taux record de 7,58% soit 27,7 jours. Pourtant, si cette population s’absente peu fréquemment, les absences sont en moyenne de longue durée ce qui explique en partie le niveau de leur taux d’absentéisme. « La gestion des seniors, leur maintien dans l’emploi sont des problématiques RH de plus en plus récurrentes dans les entreprises. Des leviers de motivation transgénérationnels doivent être mis en place efficacement pour éviter les risques de décrochage » indique Yannick Jarlaud.


À l’inverse, les salariés de moins de 30 ans enregistrent un absentéisme pour maladie fréquent mais de courte durée.


 

2 - PRÈS DE 7 MILLIARDS D’EUROS : C’EST LE COUT DIRECT MINIMUM DE L’ABSENTÉISME POUR LES ENTREPRISES EN FRANCE :


Pour la 1re fois, le Baromètre ALMA CG de l’absentéisme a décidé d’évaluer a minima les coûts directs comprenant : complément de salaire employeur, coût de remplacement des salariés.

 

Ainsi, pour une entreprise dont le taux d’absentéisme est à 4,53% (taux national en 2012), le coût minimum lié à son absentéisme s’élève à 1,36% de sa masse salariale. Rapporté à la masse salariale française (513,5* Mds € en 2012), le coût minimum de l’absentéisme pour les Entreprises du secteur privé s’élève à 6,98 milliards d’euros.

 

 

3 - LES FACTEURS DE L’ABSENTÉISME EXPLIQUÉS PAR LES DRH INTERROGÉS :

 

Deux familles de facteurs d’absentéisme sont citées:


- les facteurs externes, propres au salarié,
- les facteurs internes, qui relèvent directement de la responsabilité de l’entreprise.


59% des DRH estiment que la hausse du taux d’absentéisme est liée à l’état de santé des salariés(maladies saisonnières, problèmes de santé, fatigues et états de santé psychologiques).


En seconde position, pour 41% des DRH, arrivent les conditions de travail : l’ergonomie des postes, les ambiances physiques de travail (bruit, température, lumière, odeurs, etc.) et le confort au poste.


Puis, pour 40%, ce sont la charge de travail et l’organisation. Cette dimension fait référence à la quantité de choses à faire, aux contraintes temporelles ainsi qu’à la charge mentale de l’activité.


« Les entreprises les plus matures en matière de prévention de l’absentéisme ont compris que la place des facteurs internes, propres à l’organisation et aux conditions de travail n’est pas à négliger. La qualité de vie au travail devient un enjeu de performance » explique Yannick Jarlaud.
 

 

 

4 – 23 % DES ENTREPRISES QUI CONNAISSENT UNE HAUSSE DE LEUR ABSENTÉISME METTENT EN PLACE UN PROJET GLOBAL POUR LUTTER CONTRE :

 

Les actions les plus fréquemment mises en place en 2012 sont liées à l’amélioration des conditions de travail:

 

- Les actions les plus souvent mises en place pour gérer l’absentéisme concernent majoritairement les « conditions de travail », avec une mise en avant des actions visant la prévention des risques professionnels et l’amélioration des conditions de travail.
- Les « contre visites médicales », action la plus connue en matière de prévention de l’absentéisme, sont en recul. Elles n’apparaissent qu’en 5e position des actions les plus fréquemment mises en place.
- Si elles restent en retrait, les actions en lien avec le « bien-être du personnel » se développent au cours de ces 5 dernières années, notamment avec la mise en place des démarches de prévention des risques psychosociaux.

 

Didier FORNO

CEOLIS votre expert CHSCT

 

Publié le 06/09/2013