La DARES (Direction de l'Animation de la recherche, des Études et des Statistiques) a publié simultanément deux études :

 

Les travailleurs détachés en France

Le détachement est le fait pour un employeur établi à l’étranger de faire travailler en France ses salariés pour un objet défini et une durée limitée.

Au cours de l’année 2019, 675 300 détachements de salariés ont été effectués en France par des entreprises établies à l’étranger. Chaque salarié détaché effectuant plusieurs missions de détachement au cours d’une année, ces détachements ont concerné 261 300 salariés détachés au moins une fois en 2019.

Le nombre de travailleurs détachés est en progression par rapport à 2018 (+5,9 %).

C’est dans la construction et l’industrie que le nombre de travailleurs détachés est le plus important.

Les travailleurs détachés sont concentrés dans les six régions suivantes : Île-de-France (13 600 en 2019), Auvergne-Rhône-Alpes (12 400), Provence-Alpes-Côte d’Azur (9 500), les Pays de la Loire (8 200), Grand Est (6 700) et Hauts-de-France (5 800).

Les travailleurs détachés sont majoritairement des hommes (92 % en 2019) et sont pour la plupart natifs d’un pays membre de l’Union Européenne (78 %). La nationalité portugaise est la plus fréquente (13 % de l’emploi de travailleurs détachés), principalement dans la construction.

En 2019, un travailleur est détaché en moyenne 101 jours en France.

 

 

Les métiers des immigrés en France

En France, en 2017, 2,7 millions de travailleurs sont immigrés, c’est-à-dire résidents en France et nés étrangers à l’étranger (certains ayant pu par la suite être naturalisés français). Ils occupent un emploi sur dix.

En 2017, le taux d’emploi des immigrés âgés de 15 à 64 ans (56,1 %) est inférieur à celui des non-immigrés (65,8 %).

Ces immigrés sont surreprésentés dans 35 métiers qui se caractérisent globalement par des conditions de travail plus contraignantes que la moyenne, liées à des contraintes physiques, des limitations physiques, des contraintes de rythme, du travail répétitif, des périodes de travail durant les jours non ouvrables ou en dehors des plages de travail habituelles et un morcellement des journées de travail.

13 familles professionnelles concentrent près de la moitié des emplois où les immigrés sont surreprésentés. Elles se situent dans les services aux particuliers d’une part et le bâtiment et les travaux publics d’autre part. Parmi elles, quatre familles professionnelles comptent au moins un quart d’immigrés dans leurs effectifs : les employés de maison (39 %), les agents de gardiennage et de sécurité (28 %), les ouvriers non qualifiés du gros oeuvre du BTP, du béton et de l’extraction (27 %) et les ouvriers qualifiés du gros oeuvre du bâtiment (25 %).

Trois métiers de l’hôtellerie, restauration et alimentation et deux autres du transport et de la logistique concernent pour leur part près d’un quart des emplois où les immigrés sont surreprésentés.

Les emplois des immigrés sont fortement concentrés en Île-de-France.

Les immigrés originaires d’Afrique, globalement un peu plus récemment installés en France que les natifs européens, constituent 45 % des immigrés en emploi en 2017. Les travailleurs nés en Algérie, Maroc ou Tunisie en représentent à eux seuls 27 %.

13 % de l’ensemble des immigrés sont nés en Afrique subsaharienne, c’est-à-dire en Afrique centrale, guinéenne ou sahélienne. Ils sont très présents parmi les agents de gardiennage et de sécurité, les professionnels de la politique et du clergé ou encore dans les métiers liés à la restauration – cuisiniers ou employés ou agents de maitrise de l’hôtellerie- restauration. Les natifs de l’Afrique centrale et guinéenne exercent plus souvent dans des métiers du care, en tant qu’aides à domicile ou aides-soignants.

Les immigrés d’origine asiatique partagent une très forte spécialisation dans les métiers de la restauration et du textile.

Les natifs de Chine se sont récemment installés en France : les trois quarts sont arrivés après 1996. Ils sont surreprésentés dans le domaine commercial. Davantage diplômés de l’enseignement supérieur, ils exercent aussi plus souvent dans des métiers très qualifiés, comme les ingénieurs informatiques ou les personnels d’études et de recherche.

À l’opposé, les immigrés d’origine turque (4 % de l’ensemble des immigrés), peu diplômés, s’orientent davantage vers les métiers du BTP et, dans une moindre mesure, vers les postes d’ouvriers de l’industrie (de process, de travail du métal, de la mécanique ou du bois).

Peu nombreux (1 % de l’ensemble des immigrés en emploi), les natifs d’Amérique du Nord ou d’Océanie occupent quant à eux des métiers très spécifiques, axés sur des professions intellectuelles.

Didier FORNO

Formation du CSE

CEOLIS

Publié le 10/09/2021