Depuis 30 ans, l’emploi dans les métiers qualifiés progresse. Une étude récente de la DARES montre l’évolution de la structure de l’emploi en France depuis 30 ans. En analysant la part de l’emploi de différents métiers (de l’aide à domicile au dirigeant d’entreprise) et son évolution depuis le début des années 80, on constate qu’il y a eu un transfert des métiers peu qualifiés vers les métiers plus qualifiés.
En utilisant le salaire horaire moyen comme mesure de la qualification du métier, il ressort que la part de l’emploi des métiers les plus qualifiés est passée de 25,2% à 36% quand celle des métiers les moins qualifiés a diminué de 24,2% à 20,6% sur la même période.
De façon générale, cette évolution est liée aux mutations technologiques et économiques (tels les « ingénieurs de l’informatique » dont la part dans l’emploi a été multipliée par 7 ou les « agriculteurs, éleveurs, sylviculteurs, bucherons » qui, a contrario, ont vu leur part être divisée par plus de 3) mais certains secteurs n’ont pas suivi ce schéma général.
Alors que certains pays (Etats-Unis, Grande-Bretagne) ont vu une bi-polarisation progressive du marché de l’emploi (hausse de l’emploi non qualifié et très qualifié associée à une baisse de l’emploi moyennement qualifié), la France a connu une progression générale de la qualification des emplois. Toutefois, dans le secteur tertiaire, cette polarisation existe du fait de la progression des métiers les plus qualifiés (ingénieurs de l’informatique, cadres des services administratifs, comptables et financiers) mais également de certains métiers peu qualifiés (aides à domiciles et aides ménagères, assistantes maternelles…).
Cette progression des qualifications doit être également l’occasion de renforcer les actions de formation continue des salariés. En effet, alors que le niveau général de formation s’accroit (en 2013, 37,8% des 25-49 ans ont un niveau supérieur au bac mais seulement 21,4% des 50-64 ans et 12,4% des 65 ans et plus), il est nécessaire de permettre aux salariés de continuer à se former pour augmenter leurs qualifications et leur assurer une meilleure employabilité dans un contexte économique mouvant.
Source : INSEE ; DARES Analyses, avril 2015, n°28
Hugues NODET
CEOLIS
Publié le 17/04/2015